Fête de S. Etienne de Hongrie
Extrait de la Lettre apostolique adressée par le pape Jean-Paul II au peuple catholique de Hongrie au terme
du “Millénaire hongrois”, le 25 juillet 2001.
Pour l'immense bénéfice du
peuple hongrois, la Providence divine a fait que, il y a mille ans, un homme
d'une extraordinaire prudence, doté d'un génie extraordinaire et d'une profonde
sagesse, reçut du Pape Sylvestre la couronne dont il fut coiffé en la solennité de
Noël de l'an mille. En peu de temps, l'Etat hongrois devint indépendant et
s'ajouta au nombre des Royaumes d'Europe.
Etienne accepta la couronne,
non pas comme un honneur, mais comme un service : c'est pourquoi, dans toutes
les circonstances, il rechercha toujours le bien de la communauté qui lui avait
été confiée, que ce soit en organisant et en défendant le Royaume, en
promulguant de nouveaux décrets ou en assurant le développement des deux
cultures, humaine et divine.
Le roi Etienne, peu touché par
l'attrait des avantages et des succès personnels, après avoir surmonté les
fausses promesses de son temps, trouva une source vivante, à laquelle il puisa,
fortifiant ainsi son âme pour guider son peuple à travers un service fidèle.
Cette source spirituelle est résumée ainsi par un écrivain, avec une concision
appropriée : « Se présentant toujours comme s'il se trouvait devant le
tribunal du Christ, dont il contemplait la présence avec les yeux intérieurs et
un visage tel qu'il inspirait le respect, il démontra qu'il avait le Christ sur
les lèvres, le portait dans son cœur et dans toutes ses actions. »
Au cours de ces mille ans, le
roi Etienne est toujours apparu comme un exemple lumineux de vie familiale. Un
seul de ses fils, Emeric, arriva à l'adolescence; saint Etienne soigna de façon
particulière son instruction et veilla à ce qu'il fût enrichi par la science,
alors nécessaire. Avec sollicitude, il se préoccupa de sa formation, pour
laquelle il le confia à d'illustres maîtres - parmi lesquels saint Gérard,
futur évêque de Szeged-Csanad -, et voulut que soit préparé à son usage un
livret qui rapportât ses réflexions et ses règles de vie. Grâce à celles-ci, il
prépara son fils de façon à le rendre digne de gouverner le Royaume, tant en
vertu de la science que de sa conduite de vie. Mais il mourut jeune et ne put
succéder à son père.
La famille du roi Etienne
s'imposa véritablement par sa sainteté. Honorée par sa bienheureuse épouse
Gisèle et par son saint fils Emeric, elle put diffuser cette vertu tout au long
des générations, au point de faire penser à juste titre que la maison des Arpadiens
a donné à l'Eglise d'innombrables saints et bienheureux. Ces splendides
lumières du christianisme nous poussent encore afin que, sur un droit chemin,
nous suivions les traces du Christ. Dix siècles plus tard, elles représentent
encore un avertissement à notre génération, afin que les vertus de la vie
familiale soient profondément estimées et que ne soit pas négligée la mission
d'éduquer les enfants. C'est pourquoi je répète à juste titre ce que j'ai dit
aux hommes de culture et de science à l'occasion de ma visite pastorale en
Hongrie : « L'éducation constitue l'un des facteurs les plus
importants de la culture humaine. Par ailleurs, l'éducation ne consiste pas
seulement dans la transmission aux nouvelles générations d'un résumé concis des
conquêtes scientifiques et techniques acquises [...] Mais on doit fournir un
effort aussi grand et même plus grand dans le domaine de l'éducation proprement
dite [...] Une conception réductrice de l'homme affecte inévitablement l'action
éducative. »
De cet homme, qui gouverna de
façon merveilleuse l'Etat, nous rappelons la nature particulière, qui le poussa
à affronter avec succès les lourds engagements liés à
l'organisation du Royaume. Les historiens de sa vie rapportent qu'Etienne
eut une âme toujours consacrée à la prière et qu'il trouva toujours le temps de
prier, bien qu'il fût toujours accablé par les nombreuses affaires du royaume.
Cet esprit apparaît dans le Petit Livre sur la formation des coutumes, écrit
pour son fils Emeric: "L'observance de la prière est la plus grande
conquête de la santé royale... La prière constante est la
purification et la rémission des péchés. Et toi, mon fils, chaque fois que tu
te rends au temple de Dieu, fais en sorte d'adorer Dieu avec Salomon, fils du
roi, et toi-même, en tant que roi, dis toujours : « Envoie, ô
Seigneur, la sagesse du haut de ta grandeur, afin qu'elle soit toujours avec
moi et qu'elle œuvre avec moi, afin que je sache ce qui te plaît, en tout
temps.
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